Depuis combien de temps n'avez-vous pas pris le train ? Pour ma part, en 1 an j'ai dû faire quelques trajets en TER à l'automne dernier, c'est tout … -42% de fréquentation des trains en 2020 c'est bien ça ? Nos mobilités en ont pris un coup… Pourtant, la crise va passer … et les besoins de déplacement vont toujours en augmentant.
Les transports représentent environ 30% des émissions de gaz à effet de serre en France.
Le train semble répondre à l’enjeu écologique du moment : mode de transport à faibles émissions, il est également très sûr. Mais en France, ce sont seulement 7% des passagers et 11% du fret qui voyagent en train. La faute à la demande, ou à l’offre ? Les choses peuvent-elles bouger ? Est-ce qu’on est condamnés à avoir un réseau ferroviaire largement concurrencé par les autres modes de transport, en temps et en coût ?
2021, année du train et ouverture à la concurrence
2021 a été décrétée année européenne du train par l’Union Européenne. En France, avec l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs sur les lignes intérieures, railcoop s’est créée avec l’ambition de rouvrir la liaison directe Lyon-Bordeaux dès 2022. Cette ligne est assez symbolique de l’évolution du réseau ferroviaire et de l’offre de transport voyageurs au cours des dernières décennies.
De trois allers-retours quotidiens dans les années 1970 et 80 sur cette ligne traversant le Massif Central, le service s’est dégradé petit à petit et a été arrêté en 2004. Il n’y a plus aujourd’hui de liaison directe entre Lyon et Bordeaux.
Il y a beaucoup à dire, ceci est une rapide introduction vers deux autres articles sur le pourquoi du comment on en est arrivé là et les perspectives amenées par ce nouvel acteur.
90% de la population est à moins de 10km d'une gare
Commençons par un constat et des chiffres relativement simples : le maillage du réseau ferré actuel est dense : 90% de la population est à moins de 10km d’une gare, mais 21% des gares sont inexploitées, tous types confondus (cartes ci-dessous). De plus, 80% du trafic se concentre sur 40% du réseau (je n’ai pas trouvé d’accès aux données pour reproduire les cartes représentées ici).
Ce chiffre des gares inexploitées ne veut pas dire grand-chose en soi, il recouvre des réalités très différentes, allant de la gare fraîchement fermée après une lutte des riverains voulant sauver leur ligne, à la simple halte de service. Disons que cela illustre une tendance en cours ces dernières décennies. La contrainte principale de rentabilité de la vente de billets concentre les circulations à fort trafic. Cette vision économique et politique a conduit à une érosion constante des services sur les lignes secondaires. En dehors du TGV, point de salut.
Comment explique-t-on cette situation ? Est-ce une fatalité ? Est-ce que des opérateurs tels que Railcoop pourraient faire bouger les lignes ? Dans le prochain épisode on parlera de l’évolution de la ligne Lyon-Bordeaux. Pensez à vous abonner à la newsletter pour ne rien rater !