Partons sur une île déserte

Imaginez une île déserte, ou presque, où vous pourriez partir loin. Très loin même, le voyage en bateau vous prendra 1 mois en Aller-Retour depuis la Réunion… Ça vous dit ?

Maintenant que vous êtes dans le bateau, je vous en dis un peu plus sur notre destination. Depuis la Réunion, on part sur la Marion Dufresne, navire ravitailleur des îles Australes, qui va nous emmener d’abord vers les îles Crozet, puis Kerguelen, et enfin Saint-Paul et Amsterdam, pour une boucle d’un mois. Notre destination, c’est l’archipel des Kerguelen, une grande île et plein de petites, perdues au sud de l’Océan Indien.

C’est là où il me faut un peu nuancer le tableau classique de l’île déserte. Ici pas de plage de sable fin, de palmiers et de farniente au soleil. Juste une base scientifique à Port-aux-Français, un climat et un paysage ressemblant à l’Islande. Mais ne partez pas de suite !! Ok, ça ne sera pas les vacances de rêve au soleil  mais malgré tout c’est pas vraiment le désert là-bas, et je n’aurai pas assez de ce post pour tout vous raconter.

Le grand public entend parler de cet Archipel presque uniquement pendant le Vendée Globe lorsque les concurrents passent dans les parages. Aujourd’hui les premiers de la course en sont bien loin. Alexia Barrier y est passée samedi 19 décembre, et en ce moment c’est Samantha Davies qui passe au nord des Kerguelen, fermant la flotte.

Une exploration longue, une occupation intermittente

Cet Archipel a été découvert en 1772 par par le navigateur Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, et la France en a pris officiellement possession en 1893, après plusieurs expéditions de différents explorateurs. Ces îles sont une des parties émergées du plateau sous-marin de Kerguelen, micro-continent de 2,2 millions de km2.
Il n’y a jamais eu d’occupation permanente. À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les îles Kerguelen on suscité l’intérêt des chasseurs de baleine et de phoques, mais les tentatives d’installation pour une exploitation des ressources marines locales n’ont pas duré longtemps. À partir de 1926 l’endroit est de nouveau inhabité.

Après la pêche, regain de l'intérêt scientifique après 1950

Depuis 1950, une permanence scientifique est assurée à Port-aux-Français où un labo de recherche étudie la géophysique, la géologie, la faune et la flore. Aujourd’hui, l’Archipel est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, et fait partie de la  réserve naturelle des Terres Australes Françaises créée en 2006.
Du fait de sa situation géographique, rare terre émergée dans cette partie de l’océan, de nombreuses espèces s’y retrouvent. Éléphants de mer, manchots royaux, albatros… l’écosystème local est un grand réservoir de biodiversité, et sur ce plan n’a rien de désertique !

Regardez les quelques cartes nécessaires à illustrer tout ça, et attardez-vous sur celle du détail. Le dessin de ces côtes, suggérant des falaises, des reliefs imposants des fjords encaissés, me donne envie de partir tout de suite pour aller découvrir ces paysages. Remarquez aussi les noms des lieux (toponymie), donnés par les différents explorateurs du 19e siècle… pas sûr que le golfe du Morbihan de ces latitudes soit aussi accueillant que la version originale !! 🙂

Alors, on part ou pas ?! (prévoyez une jolie petite somme pour vous embarquer sur le Marion Dufresne…)

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