Il y a, rien que dans ce titre, de quoi cartographier l'évolution du monde en cours. Mais j'ai choisi de vous parler aujourd'hui d'une carte imaginaire ayant longtemps décoré les murs de ma chambre d'ado, encore furieusement d'actualité aujourd'hui.
Réel ou fiction ?
Montrer le monde tel qu'il est
Objectif de cette carte ? Montrer le monde « tel qu’il est » à l’époque, c’est à dire dominé par le Portugal. (cliquez ici pour la notice de la BNF à propos de cette carte)
La notion d’objectivité et d’exhaustivité est au centre du travail de cartographie : comment représenter le réel au mieux ? Est-ce même possible ?
Au cours de mes recherches pour cet article j’ai trouvé cette citation très juste d’un philosophe et professeur d’esthétique :
« C’est dans l’irréductible écart entre les cartes et le monde que s’exerce l’imaginaire
de ceux qui les fabriquent, comme de ceux qui les consultent. »
Gilles A. Tiberghien
Il serait donc impossible pour les cartes de représenter le réel de manière totalement objective ? Il y aura toujours une part de subjectivité dans ce que l’on veut montrer, des choix à faire du plus petit au plus grand niveau de détail.
C’est ici que va apparaître le pouvoir magique de ces cartes imaginaires qui accompagnent ces récits de la littérature fantastique : en matérialisant des lieux que nous imaginons, qu’ils existent ou non, elles acquièrent la même force que la représentation du monde réel.
Grenoble sous-marine, future destination à la mode
Pour revenir au sujet initial, je vous ai préparé une carte fictive sur le même thème que la carte des Îles d’Auvergne : la montée des eaux a eu lieu, et s’est stabilisée autour de 1000 m. La ville de Grenoble est sous les eaux, les montagnes environnantes se sont adaptées. Problème réel, carte imaginaire ? On en reparle dans combien de dizaines d’années ?!